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17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 15:16

                                                         Warner Bros.

- Film américain et espagnol sorti le 07 janvier 2009

- Réalisé par Steven Soderbergh

- avec Benicio Del Toro, Demian Bichir, Santiago Cabrera,...

- Biopic, Guerre

          A Cuba en 1952, le général Fulgencio Batista fomente un putsch, s'empare du pouvoir et annule les élections générales. Bravant ce dictateur corrompu, un jeune avocat, Fidel Castro, candidat à la députation sous la bannière du Parti du Peuple, passe à l'action. Dans l'espoir de provoquer un soulèvement populaire, il attaque avec 150 jeunes la caserne de Monaca le 26 juillet 1953. L'opération échoue ; Castro passe deux ans en prison. Amnistié en 1955, il s'exile à Mexico. Pendant ce temps, au Guatemala, un jeune Argentin idéaliste, Ernesto Guevara, se lance en politique. En 1954, lorsqu 'un complot militaire soutenu par la CIA renverse le gouvernement, démocratiquement élu, de Jacob Arbenz, Guevara se réfugie au Mexique. Après une première prise de contact au Guatemala, il rejoint un groupuscule révolutionnaire cubain. Le 13 juillet 1955, dans un modeste appartement de Mexico,  Raul Castro présente Guevara à son frère aîné, Fidel. Une rencontre discrète, qui marque une date clé dans l'histoire de Cuba. Guevara se voit immédiatement confier une opération de guérilla en vue de renverser Batista. Les Cubains affublent le jeune rebelle d'un sobriquet courant en Argentine : « Che ». 26 novembre 1956, Fidel embarque pour Cuba avec 80 rebelles. L'offensive se solde par un massacre : seuls douze hommes en réchappent, dont le Che (médecin du groupe) et Castro. Réfugiés dans la Sierra Maestra, les « barbudos » déclarent la « guerre totale » au régime de Batista. Guevara prouve ses qualités de combattant et se rend indispensable à ses compagnons. La résistance s'intensifie et gagne toute l'île.  

 

Benicio Del Toro. Warner Bros. FranceWarner Bros. France

          La mode est au dyptique. Après Mesrine et en attendant le futur Harry Potter et les reliques de la Mort, Steven Soderbergh nous livre deux opus sur le Che. Ayant décidé de ne pas les diffuser à la suite, comme il l'avait fait à Cannes, ce qui devait être certes éprouvant mais permettait de vivre une expérience cinématographique originale (peu de films dépassent les quatre heures), Soderbergh a décidé de proposer son biopic en deux parties, sûrement pour que le film soit plus accessible au public.

          Malgré tout, Che 1ère partie est tout sauf un film commercial, les trois quarts de celui-ci étant consacré à la structuration et l'organisation des guerreros cubains. Il ne faut donc pas se fier à la bande annonce, le film ne possède que de très courtes batailles, disons plutôt d'échanges de coups de fusil, et toutes sont absolument anti-spectaculaires. Steven Soderbergh se permet même de couper le son d'une courte offensive pour permettre au Che d'exprimer son point de vue sur la motivation d'une armée et ses chances de victoires par le biais d'une voix off incessante et parfois agaçante. Même la bataille finale dans une ville est très courte et peu intense, hormis le plan séquence du déraillement d'un train militaire qui est vraiment impressionnant.

          Ce n'est d'ailleurs pas le but du film et de ce point de vue Soderbergh ne tombe pas dans le piège de la surenchère. Mais on se lasse rapidement du film. Certes visuellement il est impeccable, que ce soit les paysages de Cuba ou les flash back (plutôt les flashs en avant) à New-York dans un noir et blanc granuleux. Ces derniers sont souvent mal cadrés pour souligner l'impossibilité de cerner un tel personnage alors que les séquences dans la jungle le montrent toujours entouré de rebelles inconnus, faisant partie intégrante d'un groupe.

          Mais la principale qualité du Che 1ère partie est bien évidemment l'acteur principal Benicio Del Toro qui n'interprète pas le Che mais qui est le Che. Méconnaissable, avec une voix envoûtante et un charisme impressionnant, il n'a sûrement pas volé son prix d'interprétation à Cannes. La séquence où on le voit pour la première fois dans la jungle cubaine, le montrant asthmatique, incapable de se mouvoir entre les arbres, est étonnante car elle représente une facette de l'icône qu'on ne connaissait pas. Le film analyse aussi ce sentiment d'étranger dont il a du mal à se séparer au milieu de ces Cubains. Puis petit à petit il finit par surmonter ces épreuves pour devenir cette figure emblématique qui fascinait les paysans pauvres, les incitant à rejoindre les révolutionnaires, et qui fascine encore aujourd'hui.

          Mais cela ne réussit pas à faire du Che 1ère partie un film réussi, c'est tout au plus un film intéressant. Car contrairement à Mesrine, Soderbergh ne peut s'empêcher d'idéaliser cette figure, tout du moins dans le premier opus. Même les exécutions qu'il ordonne paraissent comme des actes justes. Soderbergh filme une guerre propre et ne montre pas les dérives, possibles déjà à l'époque, de cette révolution. Soderbergh ne fait preuve alors d'aucun sens critique, comme s'il avait peur de dire de temps à autre du mal de ce personnage. Il faut espérer que Steven Soderbergh se rattrape dans la seconde partie, mais il semble bien que son film ne fasse pas le poids face au somptueux Carnets de voyage de Walter Salles.

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